Il est incontestable que la prise de Cannabis accroit l’envie de nourriture et le plaisir de s’alimenter avec une grande affinité pour les produits riches en sucre. On peut même parfois noter un besoin violent et pressant de manger après la prise, associé à l’ingestion d’une quantité conséquente d’aliments. L’action oréxigène, la hausse des portions alimentaires ingurgitées et le gain de poids sont justifiés par des recherches menées sur des personnes bien portantes.
Le contact du THC avec les récepteurs cannabinoïdes situés au niveau de l’hypothalamus suscite le désir de manger ou de boire, lesquels sont régulés par cette zone cérébrale. C’est pour cette raison que les produits dérivés du Cannabis sont essentiellement recourus pour restaurer l’appétit des malades souffrant surtout de cancer ou du Sida.
Pour déclencher l’activité du récepteur CB1, un grand nombre de processus entre en jeu afin d’intervenir sur l’appétit. De ce fait, il y aura des répercussions sur le système limbique avec une accentuation de la sensibilité aux saveurs des nourritures, mais aussi sur les noyaux gris de la base engendrant un accroissement du bonheur ressenti lors de l’ingestion d’un repas.
Lire la suite
Lire la suite
Lire la suite
Lire la suite
On constate également une libération accrue de l’hormone de la faim ou ghréline au niveau gastrique et intestinal. On constate même un désordre au niveau de l’hypothalamus qui est la structure de contrôle de la faim, ainsi qu’au niveau du système nerveux central et périphérique en favorisant la fabrication et l’accumulation des graisses. Ceci expliquerait l’augmentation du poids corporel lié à la prise de Cannabis rapportée par certaines recherches.
Divers agents peuvent intervenir sur ces effets sur l’appétit à savoir le sexe, la fréquence de la prise, le mélange à du tabac ou alcool, le manque d’activité physique, etc.
Les scientifiques du Washington State University, qui ont réalisé des expérimentations sur des rats en les exposant à la fumée de Cannabis, ont constaté l’activation des hormones de l’appétit. Ils ont même déterminé les parties du cerveau impliquées dans les sensations de faim à la suite de leur stimulation ainsi que l’intervention de facteurs héréditaires et physiologiques sur la modification des conduites vis-à-vis de la prise d’aliments.
La consommation de petites portions répétées a également été constatée après un certain laps de temps suivant l’exposition. La manière d’intervention du Cannabis peut être appréciée grâce à ce délai de réaction.
À jeun, l’estomac creux sécrète normalement de la ghréline, un signal est ensuite envoyé au cerveau annonçant que c’est le moment de trouver à manger. Une flambée de libération de ghréline est notée par les experts après inhalation d’une quantité de Cannabis.
L’appétit engendré est bloqué après avoir administré une seconde substance inhibant la ghréline. Le cerveau répond d’une autre manière au signal et on a attesté une transformation du processus génétique des neurones interagissant avec la ghréline au niveau de l’hypothalamus.
La compréhension du fonctionnement du Cannabis dans l’organisme pour influencer l’envie de manger rend les experts confiants dans l’avenir, car ceci ouvre à d’autres approches thérapeutiques dans la prise en charge de la perte d’appétit en soins palliatifs, en oncologie ou chez les malades atteints de sida ou d’autres affections graves ou chroniques.