- Le Paracétamol
- Propriétés chimiques
- Propriétés et modes d’action
- Principales indications et efficacité thérapeutique
- Formes de présentation et posologie
- Quelques associations médicamenteuses contenant du paracétamol en vente libre avec leurs noms commerciaux
- Effets indésirables et surdosage
- Contre-indications, précautions d’usage et interactions médicamenteuses
- Les AINS (antiinflammatoires non-stéroïdiens)
- Définition et mécanisme d’action
- Propriétés thérapeutiques
- Classification des AINS
- Utilités cliniques et voies d’administration
- Effets indésirables liés à l’usage des AINS
- Contre-indications et précautions d’usage
Les solutions naturelles sont à privilégier pour calmer les douleurs, mais parfois il est nécessaire de prendre des médicaments, dont certains sont accessibles sans ordonnance, en ligne ou chez un pharmacien. Il s’agit notamment des antalgiques de palier I, à savoir le paracétamol et les AINS ou Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens.
Le Paracétamol
Le paracétamol est la contraction du nom composé para–acétyl-amino-phénol. C’est un médicament de la classe des antalgiques antipyrétiques non salicylés. Ses propriétés analgésiques et antipyrétiques permettent de lutter efficacement contre la fièvre, les maux de tête, les règles douloureuses, les douleurs dentaires, musculaires et articulaires.
Il a fait son apparition à la fin du XIXème siècle suite à un concours de circonstances fortuites. Deux médecins français étaient en pleine étude du naphtalène pour se débarrasser des parasites, quand ils sont tombés à cours de matière première. Ils en ont commandé auprès d’une pharmacie locale, mais au lieu de leur commande, ils se sont retrouvés avec une synthèse inconnue de deux molécules, l’acétaminophène ou paracétamol et la phénacétine.
Des recherches ont été entamées sur ces deux molécules. En 1893, le médecin allemand, J. Von Mering a indiqué que la phénacétine était moins dangereuse pour la santé que le paracétamol, notamment pour le fonctionnement des reins.
Le temps et les événements lui ont donné tort, car dans les années 50, de nombreuses personnes qui ont consommé de la phénacétine ont fini par souffrir d’insuffisance rénale, d’où le retour en force du paracétamol.
En 1955, la Food and Drug Administration a autorisé la vente du paracétamol aux Etats-Unis sous la forme d’un sirop pour enfant pour soulager la douleur et atténuer la fièvre.
Sa commercialisation s’est ensuite élargie dans le monde, sous différentes appellations comme acétaminophène en Amérique Latine. Le paracétamol a été introduit sur le marché français en 1957.
Aujourd’hui, de nombreux produits comme le doliprane, l’Efferalgan et le Dafalgan contiennent du paracétamol et sont présentés sous le nom générique DCI ou Dénomination Commune Internationale.
Propriétés chimiques
La première synthétisation du paracétamol a été réalisée en 1878 à la suite de la réduction du para-notrophénol en para-aminophénol et l’acylation par l’acide acétique. Les techniques de synthèse ont évolué avec le temps, donnant la formule chimique C8H9NO2 du paracétamol. Ces valeurs signifient que la molécule est constituée de 8 atomes de carbone, de 9 atomes d’hydrogène, d’un atome d’azote et de 2 atomes d’oxygène.
Le paracétamol se dissout dans 70 volumes d’eau, 13 volumes d’acétone, 7 volumes d’alcool à 95%, 50 volumes de chloroforme ou dans 40 volumes de glycérol. Le milieu acide ou basique réduit sa stabilité, l’atmosphère humide favorise la dégradation des comprimés qui contiennent du stéarate de magnésium ou de la codéine se dégradent en diacétyl-p-aminophénol. Par ailleurs, le paracétamol est insoluble dans le benzène et l’éther.
Propriétés et modes d’action
Le paracétamol agit sur le système nerveux central et empêche la production des prostaglandines, qui sont des substances responsables de la sensation de douleur et de l’apparition de la fièvre. Le paracétamol agit précisément sur le site actif « peroxydase » (ou POX) de la substance tandis que les anti-inflammatoire non stéroïdiens ou AINS sont plus indiqués pour inhiber les actions du site actif « cyclooxygénase » (ou COX) des prostaglandines, c’est-à-dire les lésions inflammatoires.
Cette molécule augmente également l’effet des neurones sérotoninergiques, qui sont responsables de la production de la sérotonine ou l’hormone du bonheur. Le bien-être qui en découle favorise la réduction de la sensation de douleur.
Des études sont en cours, mais les premiers éléments des recherches permettent d’avancer que le paracétamol possède des propriétés antioxydantes. Cette molécule est indiquée pour prévenir les problèmes cardio-vasculaires et la cataracte.
La transformation du paracétamol au niveau des différents organes permet de bénéficier de son effet antalgique. Quand on l’avale, il passe par le foie et les vaisseaux sanguins avant d’arriver au cerveau. Sa combinaison avec l’acide arachidonique produit de l’acide gras, qui contribue au soulagement de la douleur. Ce processus prend une quinzaine de minutes avec un paracétamol comprimé et 30 minutes à une heure avec un paracétamol en poudre.
L’effet antalgique du paracétamol s’estompe au bout de 4 à 6 heures, mais l’élimination de ses formes métabolisées par voie urinaire se produit dans les 24heures qui suivent sa consommation.
Principales indications et efficacité thérapeutique
Le paracétamol est préconisé pour traiter les douleurs aiguës ou chroniques, de différentes intensités. Il a notamment démontré son efficacité pour calmer les migraines, les douleurs articulaires, dentaires, les règles douloureuses.
Il est également utilisé pour atténuer les douleurs postopératoires et après accouchement. Une prise unique est suffisante, mais en cas de persistance des maux, il est toujours préférable de demander l’avis d’un médecin sur la pertinence d’un traitement longue durée au paracétamol.
Il est aussi utilisé pour réduire la fièvre, notamment chez les enfants, mais sous certaines conditions. Un bulletin de l’Organisation mondiale de la Santé de 2003 a soulevé un point important, concernant l’utilisation du paracétamol en cas crise de paludisme, à des infections bactériennes ou virales. Cette organisation internationale a notamment indiqué que le paracétamol ne devrait être consommé qu’en cas d’inconfort ou d’incommodité du patient, sachant que la fièvre semble avoir des effets bénéfiques sur l’infection, qui montrerait qu’elle est la preuve du combat de l’organisme contre la maladie.
Formes de présentation et posologie
Le paracétamol se présente sous différentes formes et s’administre en fonction la tranche d’âge du patient.
Pour l’enfant ou le nourrisson, il est proposé sous forme de sirop, de poudre ou de suppositoire de 100 à 500mg.
Pour l’adulte, le paracétamol est présenté sous forme de comprimé à croquer ou effervescent, de gélule ou de poudre de 500 à 1000mg.
Pour apaiser facilement et rapidement la douleur, le paracétamol se décline également sous forme de comprimé orodispersible qui se dissout sur la langue, sans besoin d’eau, et en solution injectable de 1g.
En France, le corps médical préconise la prise de 500 à 1000mg de paracétamol aux adultes et aux adolescents de plus de 15 ans, sans dépasser les 3g par jour, soit un délai de 4 à 6 heures entre les deux prises. Cette posologie peut être revue à la hausse en cas de douleurs intenses, mais uniquement sur recommandation médicale. Cette option est fortement déconseillée aux patients qui ont des problèmes d’alcool ou qui souffrent de malnutrition.
Pour les enfants de moins de 15 ans, la recommandation est d’environ 15mg/kg toutes les 4 à 6 heures. La prise quotidienne ne doit pas excéder les 60mg/kg, sauf cas exceptionnel.
La dose maximale chez l’enfant de moins de 38kg pourrait être augmentée à 80mg/kg sur avis du docteur.
Quelques associations médicamenteuses contenant du paracétamol en vente libre avec leurs noms commerciaux
Le paracétamol est généralement bien toléré par l’organisme, sans risque d’effets secondaires graves. Son association avec d’autres molécules d’un même groupe de médicament, antalgique et antipyrétique, a été considérée comme une solution appréciable pour optimiser son efficacité et la durée de ses effets, sans conduire à la dépendance ou à d’éventuels dommages collatéraux.
Les laboratoires ont élaboré de nombreux produits qui contiennent du paracétamol et qui sont généralement préconisés pour soigner un rhume :
Paracétamol associé à la vitamine C et à un antihistaminique
Le Fervex est utilisé pour apaiser la fièvre, les maux de tête, les éternuements et l’écoulement nasal qui sont des symptômes du rhume et de la grippe. Il contient du paracétamol, de la phéniramine maléate pour assécher les sécrétions nasales et de la vitamine C pour donner de la force. Il est adapté aux enfants, aux jeunes de plus de 15 ans et aux adultes.
Le Rhinofébral gélule ou sachet-dose est prescrit pour traiter les symptômes du rhume chez l’adulte et l’enfant de plus de 12 ans. Il contient du paracétamol, de la chlorphénamine et de la vitamine C. On prescrit en général une gélule ou un sachet-dose, à renouveler tous les 4 à 6 heures en cas de besoin.
Paracétamol associé à un décongestionnant nasal et/ou un antihistaminique
L’Actifed rhume est également prescrit pour soigner le rhume chez l’adulte et l’adolescent de plus de 15 ans. Il contient du paracétamol, de la pseudoéphédrine et du triprolidine qui atténuent les symptômes du rhume comme les maux de tête et la fièvre, le nez bouché et l’écoulement nasal clair. On recommande 1 comprimé tous les 4 à 6 heures et si le rhume persiste au bout de 5 jours, il est préférable de consulter.
Le Dolirhume est efficace pour apaiser le nez bouché, les maux de tête et la fièvre grâce à ses principes actifs composés de paracétamol et de pseudoéphédrine. Il est adapté à l’adulte et à l’adolescent de plus de 15 ans, à raison de 3 prises par jour d’un à deux comprimés par prise.
Paracétamol combiné à un AINS comme l’ibuprofène
L’association du paracétamol et de l’ibuprofène est parfois recommandée en cas de persistance des symptômes du rhume ou de la grippe. Après les avoir utilisé séparément, il est prudent de demander un avis médical avant d’opter pour cette solution.
D’une manière générale, cette combinaison de produits aide à soigner la fièvre d’intensité élevée, les douleurs musculaires ou celles suite à un traumatisme.
Effets indésirables et surdosage
L’organisme supporte généralement bien le paracétamol, surtout si la dose prescrite a été bien suivie, mais dans de rares cas, des effets secondaires peuvent survenir. L’intoxication modérée au paracétamol est souvent asymptomatique. En revanche des signes d’intolérance peuvent survenir en cas d’intoxication aiguë comme une douleur sur la partie supérieure du bas ventre droit, la perte d’appétit, les nausées et les vomissements.
Il est alors urgent d’arrêter le traitement et de prévenir le médecin traitant en cas de réaction allergique au paracétamol, qui peut s’extérioriser par un malaise suite à une baisse soudaine de la pression artérielle, par le gonflement du visage ou par l’apparition de rougeurs sur la peau.
L’apparition de saignements des gencives ou du nez peut aussi être le signe d’une intolérance. Ces manifestations peuvent traduire une baisse significative de certaines cellules du sang comme les plaquettes. L’allergie au paracétamol peut aussi se manifester par la survenance de l’asthme chez l’enfant ou par une maladie du foie chez l’adulte. En cas de doute, il est conseillé de faire un bilan sanguin.
Il est crucial de respecter la prescription pour éviter le surdosage et ses conséquences. Le dosage usuel est de 3 grammes par jour. Passé ce seuil, différents signes peuvent survenir, comme l’hypertension. Si la consommation dépasse 25g en une journée, le patient peut souffrir d’hépatite fulminante, qui nécessite une intervention chirurgicale d’urgence pour sauver sa vie. Si le surdosage se fait progressivement, à raison d’une dizaine de grammes de paracétamol au quotidien sur une période de deux semaines, le patient peut souffrir d’une nécrose hépatique.
Il est déconseillé d’associer le paracétamol et l’alcool, ce qui peut développer une maladie du foie. Par ailleurs, l’organisme d’une personne souffrant de malnutrition supporte mal ce produit, mais cet état ne conduit pas forcément à l’apparition d’un signe d’intolérance.
Les médecins prescrivent de la N-acétylcystéïne pour inhiber les effets du paracétamol, notamment si l’intoxication s’est produite depuis peu de temps.
Contre-indications, précautions d’usage et interactions médicamenteuses
D’une manière générale, le paracétamol est accessible à tous, car l’organisme le tolère bien, même en cas de grossesse ou d’allaitement. Il est toutefois recommandé de consulter si une forte fièvre ou une douleur survient au cours de la grossesse.
La vente de paracétamol est libre, les patients ont tendance à faire de l’automédication et le prennent en cas de maux de têtes, de fièvre, de rage de dents ou de règles douloureuses. Il est pourtant essentiel de ne pas le consommer en interaction avec d’autres médicaments qui peuvent contenir du paracétamol et de respecter le dosage usuel.
Le surdosage peut entraîner différentes pathologies comme le saignement gastro-intestinal et l’acidose métabolique. En France, la consommation à outrance de paracétamol est la première cause de lésions aggravées du foie d’origine médicamenteuse, qui ont nécessité des greffes.
Il est également recommandé de restreindre à 3g par jour pour les personnes qui souffrent de malnutrition chronique ou de déshydratation, d’insuffisance hépatique légère à modérée et d’alcoolisme.
Le paracétamol est absolument déconseillé aux personnes souffrant d’hypersensibilité à la molécule et à celles qui souffrent d’une insuffisance hépatocellulaire sévère. Il faut noter également que la consommation de paracétamol doit être bien encadrée en cas d’insuffisance rénale. Il est impératif de compter 6 à 8 heures entre les deux prises.
Les AINS (antiinflammatoires non-stéroïdiens)
L’inflammation peut être causée par un virus ou une bactérie, par une lésion visible comme la blessure ou encore par une agression interne comme les cellules cancéreuses. Dans tous les cas, elle crée des réactions inflammatoires, car l’organisme se défend contre ces agressions. Il essaie d’en déterminer la nature et l’origine tout en activant un mécanisme de destruction qui lui est propre.
L’organisme se retrouve au cœur de cette lutte interne et peut ressentir des douleurs aiguës ou la perte de certaines fonctionnalités. Ces signes témoignent de la mise en œuvre d’un système de défense qui se traduit par la mobilisation des vaisseaux sanguins et des cellules, la modification des tissus et l’activation de médiateurs chimiques comme l’histamine et la sérotonine.
L’inflammation aiguë dure quelques jours et correspond au processus d’élimination de l’agent pathogène et de régénération des tissus. Elle est qualifiée de chronique quand elle perdure dans le temps. Cet état peut être causé par l’importance de la lésion des tissus, la persistance de l’agent pathogène ou le fonctionnement normal du processus inflammatoire.
Définition et mécanisme d’action
Les Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens sont utilisés pour calmer les douleurs, la fièvre et l’inflammation grâce à l’action de différentes molécules comme l’ibuprofène et l’aspirine. Ils se distinguent par l’absence de structure chimique stéroïdienne dans leurs composants et par opposition aux glucocorticoïdes ou corticoïdes.
Ils agissent sur la production des prostaglandines qui sont des substances principalement à l’origine de l’inflammation. Pour ce faire, ils bloquent les activités des deux isoformes de cyclo-oxygénases (COX-1 et COX-2), qui se manifestent pendant le processus de l’inflammation.
Propriétés thérapeutiques
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens possèdent des propriétés anti-inflammatoires, antalgiques, antipyrétiques et antiagrégantes.
La propriété anti-inflammatoire des AINS aide à soulager la douleur, les rougeurs, la chaleur et l’œdème qui sont les signes d’une inflammation, grâce à son action inhibitrice sur la composante responsable de l’irritation. Ses effets sont immédiats, mais ne durent que pendant le temps d’action anti-inflammatoire du médicament. Il est recommandé de consulter un docteur pour soigner à long terme des rhumatismes chroniques.
Leur action antalgique contribue au soulagement des douleurs qui surviennent après la stimulation excessive des nocicepteurs. Dans ces cas, cette famille de molécule est utilisée pour calmer les maux de tête, ceux de l’appareil locomoteur, les rages dentaires, les règles douloureuses.
Leur propriété antipyrétique aide à faire baisser la fièvre due à une infection, à une affection néoplasique ou à une inflammation. Pour ce faire, ils empêchent la formation de la prostaglandine E2 ou PGE2 dans l’hypothalamus.
Ils possèdent également une propriété antiagrégante, grâce à l’action de son anti-COX 1 sur les fonctionnements des plaquettes. Concrètement, ce type de médicament dont le plus connu est l’aspirine aide à rallonger le temps de saignement et prévient la formation de thromboxane.
Classification des AINS
La classification des AINS s’effectue sur la base de leur spécificité anti-Cox, de leur famille chimique et de leur demi-vie.
Famille chimique
Ils sont subdivisés en famille chimique à caractère acide et non acide.
La famille à caractère acide se subdivise à son tour en molécule qui possède une fonction acide carboxylique et en molécule dépourvue de cette fonction.
Ceux qui possèdent une fonction acide carboxylique sont les AINS conventionnels. Ils sont constitués d’un système cyclique central, d’un motif hydrophobe et d’un groupe acide carboxylique et ionisable au pH physiologique. Concrètement, les anti-inflammatoires disponibles à la vente sont majoritairement des AINS à caractère acide avec une fonction acide carboxylique.
Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens à caractère acide dépourvus de fonction acide carboxylique sont dotés d’un système hétérocyclique qui intègre un groupement sulfone. Ils présentent une particularité de structure qui caractérise la famille des oxicams.
Les AINS non acides font partie de la famille des Coxibs. Ils se distinguent par sa fonction sulfone
(SO2) qui porte un motif NH2 ou CH3.
Classification selon la demi-vie
La classification des AINS selon la demi-vie est basée sur leur vitesse d’élimination dans l’organisme. Cette catégorisation est essentielle pour déterminer la posologie et la fréquence des prises.
Les AINS à demi-vie courte, comme l’ibuprofène, le flurbiprofène, le diclofénac et l’acide niflumique s’éliminent au bout de 6 heures. Il est donc recommandé d’en prendre toutes les 6 heures, soit 2 à 3 prises par jour.
Les AINS à demi-vie longue comme la phénylbutazone agissent pendant 12 heures, donc il suffit d’une prise unique par jour.
Classification selon la spécificité anti-Cox :
Les AINS sont classifiés en quatre catégories selon leurs spécificités anti-Cox.
Les anti-Cox-1 préférentiels sont des antiagrégants à but antithrombotique, représentés notamment par l’aspirine en petites quantités, à prendre idéalement à raison de 300mg au quotidien. Ils incluent également le piroxicam et l’indométacine.
Les anti-Cox-2 préférentiels sont le méloxicam (Mobic) et le nimésulide (Nexen).
Les anti-Cox-2 sélectifs se caractérisent par l’absence d’effet antiagrégant plaquettaire. L’administration des médicaments de cette classe, qui sont notamment le parécoxib (Dynastat) et le célécoxib (Celebrex) présente également peu de risque de formation d’ulcère.
Les AINS non sélectifs ou classiques possèdent des propriétés antalgiques, anti-inflammatoires et antipyrétiques. Ils empêchent les fonctions plaquettaires et les actions des Cox-1 et Cox-2. Leur administration doit être rigoureusement encadrée par un médecin, car ils exposent le patient à des réactions d’intolérance cutanéomuqueuses et à des troubles digestifs et rénaux.
Utilités cliniques et voies d’administration
Les AINS sont accessibles uniquement sur ordonnance, sauf s’il contient du kétoprofène ou de l’ibuprofène, qui sont des molécules généralement utilisées sans ordonnance pour le rhume et ses symptômes. Dans tous les cas, il est préférable de demander un avis médical avant l’administration pour éviter les interactions médicamenteuses et les effets indésirables graves liés à la situation clinique du patient.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont prescrits pour calmer l’arthrose, l’arthrite, les lombalgies et les rhumatismes abarticulaires. Ils servent également au traitement à long terme des rhumatismes inflammatoires chroniques.
Ils aident aussi à prévenir et à traiter d’éventuelles infections après une opération de la cataracte, ils sont alors disponibles sous forme de collyres.
Ces anti-inflammatoires s’administrent par voie orale, ce mode d’administration est le plus indiqué pour les traitements de longue durée. La voie rectale est une alternative intéressante, car l’absorbtion plus rapidement. L’action par voie intramusculaire est encore plus rapide. Ce mode d’administration est recommandé en cas d’urgence, mais il est déconseillé au-delà de 3 jours pour éviter certaines complications, comme une nécrose. La voie intraveineuse est utilisée en dernier ressort et se fait uniquement sur prescription, dans des situations spécifiques pour calmer une douleur après une opération chirurgicale.
Les AINS sont également disponibles en crème, en gel ou en emplâtre pour un usage cutané.
Effets indésirables liés à l’usage des AINS
Les éventuelles complications concernent notamment les troubles digestifs, mais ce désagrément peut être évité si le patient respecte le dosage usuel et les contre-indications.
Selon les statistiques, 10 à 25% des patients qui ont pris des AINS ont subi des effets secondaires, qui sont souvent liées à l’état clinique du patient, à des interactions médicamenteuses, au non-respect de la posologie ou tout simplement à l’action normale du médicament. Elles se présentent sous différentes formes :
Troubles digestifs
Ces problèmes découlent de l’action inhibitrice des AINS sur la synthétisation des prostaglandines dont certaines protègent la muqueuse digestive. Le patient peut souffrir de nausées, de gastralgies ou de dyspepsie, mais ces manifestations cliniques s’estompent dès l’arrêt du traitement.
Les ulcères gastroduodénaux sont généralement asymptomatiques, ils se caractérisent par l’apparition d’une plaie profonde sur la paroi de l’estomac. Il est nécessaire de réaliser des examens endoscopiques pour découvrir leur existence.
L’ulcère peut également se manifester par l’apparition d’une hémorragie digestive. Dans tous les cas, il est préférable d’être suivi par un médecin.
Lésions des reins
Les AINS peuvent provoquer une rétention d’eau ou favoriser la formation d’un œdème avec infiltration des tissus, ce qui déstabilise la tension artérielle. Cette situation, qui est plus fréquente chez les personnes âgées, risque d’évoluer vers une insuffisance rénale aiguë. Les pratiques médicales ont également démontré que dans des cas rares, les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent entrainer des troubles hydroélectrolytiques ou des néphrites interstitielles.
Troubles cardio-vasculaires
Les AINS peuvent entrainer la hausse de la pression artérielle, ce qui augmente les risques d’accident thrombotique comme l’accident vasculaire cérébral et l’infarctus du myocarde. Les patients qui présentent un terrain clinique sensible aux effets indésirables des AINS doivent demander l’avis d’un médecin avant de prendre cette famille de produits. Il s’agit notamment de ceux qui souffrent déjà d’hypertension artérielle, d’insuffisance cardiaque congestive, de pathologie vasculaire cérébrale ou encore de diabète.
Affections cutanéo-muqueuses
L’intolérance aux AINS peut également se manifester par des réactions anaphylactiques, des éruptions cutanées, une rhinite ou un bronchospasme.
Complications infectieuses
La consommation d’AINS peut aussi entrainer des complications infectieuses comme une septicémie, des pneumonies pouvant s’aggraver en abcès pulmonaires, des abcès cérébraux, des infections des tissus mous et de la peau. Elles se manifestent quelques jours seulement après la première prise et peuvent conduire à une hospitalisation, voire au décès du patient.
Depuis l’an 2000, les statistiques font état de 337 cas de complications infectieuses avérées liés à la consommation d’ibuprofène et 49 cas concernent la consommation de kétoprofène. Les victimes ont pris le produit pour faire baisser la fièvre, calmer la toux et les irritations dues aux piqures d’insectes ou pour les problèmes d’ORL.
Autres effets secondaires
Les AINS sont déconseillés aux femmes enceintes, notamment quand elles entrent dans le troisième trimestre de grossesse, car ils peuvent entrainer un ralentissement du travail, des hémorragies fœtales et néonatales ainsi qu’une fermeture du canal artériel. Ils exposent également le bébé au risque d’insuffisance rénale.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont également responsables de l’apparition d’hépatites cholestatiques ou cytolytiques. Du point de vue hématologique, les AINS peuvent entrainer une hémorragie digestive qui conduit à une anémie, des neutropénies et des thrombopénies et très rarement à des agranulocytoses. Il est conseillé d’arrêter le traitement à base d’AINS comme l’aspirine une semaine avant une opération chirurgicale pour éviter une hémorragie grave, car ces médicaments possèdent des propriétés antiagrégantes.
Le patient peut aussi souffrir de troubles neurosensoriels comme des maux de tête, des vertiges ou d’acouphènes en cas de surdosage.
Contre-indications et précautions d’usage
Les AINS présentent des contre-indications, c’est pourquoi il est conseillé de bien lire la notice ou de demander l’avis d’un médecin, qui prescrivent d’ores et déjà d’autres familles de médicaments pour les femmes enceintes de plus de 6 mois.
Leur consommation est fortement déconseillée en cas d’antécédent médical comme une hémorragie, une perforation de l’appareil digestif ou un ulcère de l’estomac dû à ces médicaments, une intolérance avérée à l’aspirine et à ses dérivés ainsi qu’aux AINS et une maladie grave du foie. Ils sont également à bannir sur le patient qui souffre déjà d’insuffisance rénale ou cardiaque.
Certains AINS comme le diclofénac sont déconseillés aux personnes qui ont survécu à une angine de poitrine, à un infarctus de myocarde, à une artérite ou à un accident vasculaire cérébral.
Leur usage doit être parfaitement cadré chez un patient âgé, un utilisateur de machine et un conducteur. Le dosage usuel doit être rigoureusement respecté en cas d’hypertension artérielle, de déshydratation et en cas de manifestation antérieure d’ulcère.
Les AINS peuvent interférer avec d’autres médicaments comme les anticoagulants, il est interdit de prendre deux AINS en même temps. En revanche, ils peuvent être associés à un traitement antisécrétoire comme les Inhibiteurs de la pompe à protons ou IPP (utilisés pour soigner l’ulcère gastroduodénal) si le patient est âgé de plus de 65 ans et qu’il a un antécédent d’ulcère. Dans ce cas, la quantité prescrite de l’antisécrétoire est réduite de moitié pour éviter les complications, sauf pour l’oméprazole.
L’ANSM ou l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé recommande l’utilisation du paracétamol pour calmer les maux de tête et la fièvre liés à des infections courantes comme la varicelle, l’angine ou la rhinopharyngite. Si l’usage des AINS est nécessaire, il est conseillé de les prescrire en petite quantité pendant une courte durée.